Samedi 07 Juillet à 19:00

Focus sur : Peter Sagan

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A une vingtaine de jours de l’épreuve Olympique de Cyclisme sur Route, l’équipe de Jo-2012 dresse pour vous une liste des principaux favoris en s’intéressant de plus près a leurs carrières.
Premier coureur à passer sous notre loupe, Peter Sagan. Dossier.
Ce début de Tour de France aura été pour beaucoup d’entre vous marqué par la découverte d’une étoile montante du cyclisme en la personne de Sagan.
Or, l’incroyable précocité du Slovaque avait déjà été mise en avant depuis ses débuts professionnels en 2010. D’un petite ville d’Europe de l’Est au firmament de la Grande Boucle. Récit d’un surdoué.
 
 
Dernier né d’une fratrie de cinq enfants, le jeune Peter grandi dans la petite bourgade de Zilina, au nord du pays. Attiré très tôt part le vélo, il s’inscrit dans un club à l’âge de 9 ans, le Cyklistický spolok Žilina.
Participant aux courses de la région, Sagan se prend vite de passion pour ce sport. Une fois, alors qu'il se prépare pour une course, il vend accidentellement son vélo. Il se trouve alors obligé de courir avec la vieille bicyclette de sa sœur avec ses freins usées et ses vitesses limitées. Il gagna finalement la course, premiers prémices d’un talent hors norme.
 
Sagan affirme dans son adolescence sa polyvalence pour tout ce qui touche au monde du vélo. En 2008 et à l’âge de seulement 18 ans, il devient dans la même année Champion du Monde de VTT, Vice Champion du Monde de Cyclocross et deuxième du Paris Roubaix, dans les catégories juniors. Il décide alors d’entreprendre une carrière professionnelle sur route, et postule dans diverses formations. Il atterri donc dans la formation Quick-Step dirigé par Patrick Lefevere qui lui fait subir un essai. Le test n’est pas concluant, Sagan n’a pas tapé dans l’œil du manager Belge et voit ses rêves s’effondrer avant même que cela ne commence vraiment.
Enragé et dépité, il pense un temps à une autre carrière que celle de la route mais sa famille le fait revenir à la raison, il décide alors d’effectuer un essai chez la formation Italienne Liquigas-Doimo, pensionnaire du Pro Tour (plus haut échelon des équipes professionnelles).

L’équipe Transalpine, très impressionné par la pépite Slovaque le fit signer immédiatement pour une durée de deux ans. Le staff raconta qu’ils n’avaient jamais vu un coureur de 19 ans avec des aptitudes physiques si développées. Paolo Slongo, directeur assistant de compétion témoigna : « Quand nous l’avons testé, plus que sa capacité à réduire son acide lactique très rapidement, son plus gros potentiel était de pouvoir maintenir son seuil maximum d’effort pendant plus longtemps que les autres. Ces derniers peuvent le faire pendant quarante-cinq secondes où peut-être une minute. Peter peut tenir au moins une minute trente voire presque deux minutes. C’est un énorme avantage dans les fins d’étapes, un gros plus ».
 
Des débuts tonitruants
 
Pendant le stage d’entrainement de pré-saison de VTT, Peter Sagan détruisit plus de vélo que nimporte qui d’autre à cause de son incroyable puissance.
Ses coéquipiers commencèrent alors à lui donner le sobriquet de Terminator, formé du paradoxe de sa nature très calme et poli couplée à une sensation de force hors du commun une fois sur sa machine.
 
« Le talent n’attend pas le nombre des années ». Cet adage convient parfaitement au jeune prodige puisque dès sa vraie grosse première course, il se fit remarquer.
La scène se passe lors du Tour Down Under 2010 (Tour d’Australie), première course Pro Tour de la saison. Malgré le fait que Sagan n’avait même pas encore soufflé ses vingt bougies, il fit partit de l’echapée qui sorti lors de l’étape reine, celle du mont Willunga.
Alors en compagnie de Cadel Evans, Luis Leon Sanchez ou Alejandro Valverde, Sagan perdit au sprint au profit de Sanchez mais son but était déjà atteint, son talent interpellait.
 
Après ce premier coup d’éclat Australien, la véritable révélation arriva un mois et demi plus tard lors de la « Course au Soleil », Paris-Nice.
Alors qu’il ne devait pas au début participer à cette course, il fut finalement sélectionné pour remplacer son coéquipier Maciej Bodnar, victime d’une fracture de la clavicule.
Sagan ne devait être sur la course Française que pour emmagasiner de l’expérience. Qu'importe, Il offrit son premier grand récital en tenant bouche bée tous les observateurs du cyclisme pendant une semaine.
Cinquième du prologue inaugural, le Slovaque fait encore plus fort en prenant la deuxième place au sprint le lendemain. Dans une logique que l’on pourrait presque appeler de mathématique, il signe du sceau de la victoire le jour suivant, exploit récidivé 48 heures plus tard à Aix en Provence.

Une semaine. Une semaine c’est ce qu’il aura fallu à Peter Sagan pour montrer au monde l’étendue de son talent, qui ne laisse pas indifférent un certain Valverde, star du peloton :
« Cette arrivée me convenait plutôt bien mais, avec Sagan devant, il n’y a pas eu grand-chose à faire. Personne ne pensait qu’il résisterait seul jusqu’au bout. Et pourtant nous n’avons pas été capables d’aller le rechercher. »
Cette phrase ne prend tout son sens que lorsque l’on comprend que l’Espagnol parle d’un coureur âgé seulement de vingt ans, qui effectue sa première année professionnelle dans le cyclisme.
Dans la foulée, Sagan continue d’impressionner au Tour de Californie ou il gagne deux étapes avec en prime une huitième place au classement final.

Après une première partie de saison exceptionnelle marquée par une constance rare pour des coureurs de son age dans des courses relevées, le jeune Peter doit prendre une pause à cause d’un surplus de fatigue. Il finit également l’année difficilement puisque des problèmes intestinaux l’empêchent de courir dans de bonnes conditions.
Qu’importe, 2010 aura été l’année de la révélation, il pris date avec l’avenir, 2011 sera celle de la confirmation.

















Sagan continue son apprentissage du métier l’année suivante dans la même formation désormais renommée Liquigas-Cannondale.
Le Slovaque, encore un peu tendre sur les grandes classiques, se montre par contre particulièrement efficaces sur les étapes des différents tours qu’il dispute.
Sa saison poursuit dans la lignée de la dernière avec trois victoires d’étapes au Tour de Sardaigne, et de nombreuses places d’honneur sur ses désormais « Tours fétiches », celui de Californie et de Suisse.
Lors du Tour d’Espagne en fin de saison, Sagan franchit encore un palier supplémentaire en gagnant trois victoires, cette fois-ci lors d’un grand tour.
Ces victoires et les premiers rôles joués tout au long de la saison permettent au Slovaque de poursuivre son apprentissage tout en s’imposant comme un coureur de grande classe qui pèsera dans l’avenir, et qui est déjà capable de faire de grands résultats.
 
Le début d’année 2012 est d’abord celui du prolongement de contrat. Les deux partis se mettent d’accord pour poursuivre deux années supplémentaires, jusqu’en 2014.
Sagan, très courtisé pendant l’inter-saison évoque son choix de rester fidèle à la formation Italienne «Pour moi, Liquigas était le premier choix. J’avais des offres des autres équipes, qui me donnait sûrement plus de liberté dans le peloton mais Liquigas m’a emmené dans le peloton professionnel, ils ont beaucoup misé sur moi et j’aimerai leur rendre ».
 
Les progrès de la jeune pépite sont très nets, il prend en Mars la quatrième place de la plus longue et une des plus prestigieuses classiques de l’année, Milan – San Remo.
Il enchaîne avec une seconde place sur Gent – Wevelgem, seulement battu par la superstar Tom Boonen. Il doit encore se contenter des accessits que le Belge laisse aux autres sur le Tour des Flandres ou il signe une cinquième place suivi d’un podium sur l’Amstel Gold Race.

Même s’il n’a pas gagné durant cette campagne de classiques, il démontre qu’a seulement 22 ans il peut jouer, et assurément jouera, les premiers rôles sur des terrains variés et prend date pour le futur.
Dans la préparation pour disputer sa première Grande Boucle, Sagan prend part aux Tours de Californie et de Suisse ou, avec respectivement cinq et quatre victoires d’étapes, il écrase la concurrence lors des emballages finals.
 

De Terminator à Tourminator
 

C’est donc en pleine forme et après un deuxième Championnat de Slovaquie remporté qu’il prend le départ du Tour de France. Son premier.
Après un prologue assez décevant pour lui qui a montré de belles qualités dans cet exercice par le passé (53ème place), il montre l’orgueil et l’esprit de revanche qui l’anime le lendemain.
Après une attaque du maillot jaune Fabian Cancellara à environ 1 500 mètres de la ligne, Sagan est le seul avec Boassen Hagen quelques mètres derrière à pouvoir répondre à cette offensive. Avec un sens tactique très aiguisé, Sagan attend patiemment son heure dans la roue du Suisse et déborde au 200 mètres. La suite ? Une nouvelle démonstration du Slovaque qu’il laisse tous ses adversaires à dix mètres pour aller cueillir son premier bouquet lors d’un Tour de France.

Bis repetita le lendemain lors de l’arrivée à Boulogne-sur-Mer. Idéalement positionné dans la roue de son compatriote Peter Velits, il lance son sprint et encore une fois, personne ne peut le suivre et signe sa seconde victoire tel un coureur de jogging (cf photo ci-dessous).

Sur un nuage après cette seconde victoire, Sagan en dira un peu plus en conférence de presse d’un air amusé sur son geste de coureur de fond « C’est un truc dont j’ai parlé avec mes coéquipiers. On s’est demandé quel geste j’allais faire. Ils m’ont dit ‘Allez, fait Forrest Gump’ parce que lui quand on lui disait court, il courait, et moi quand ils me disent gagne, je gagne. »
Sagan démontre sa supériorité dans les sprints difficiles, ou il est deux crans en dessus de la concurrence. Pourtant, lors de la sixième étape, alors que l’arrivée est jugée sur un terrain plat, il se permet le luxe de devancer les cadors du sprint comme Greipel, Cavendish ou Goss.
Troisième victoire en seulement six étapes. Pour un premier Tour de France, beaucoup s’en contenteraient…










 






C’est donc avec le statut de favori aux côtés de coureurs comme Cavendish que Sagan prendra part à ses premiers Jeux Olympiques. A seulement 22 ans, le Slovaque peut se targuer d’être l’un des meilleurs sprinteurs et puncheurs du peloton.
Coureur précoce au talent fou, Sagan c’est avant un tout une pépite du cyclisme remplie de paradoxes. Tellement sur de lui pour envisager une célébration la veille du départ, et en même temps tellement respectueux de ses aînés « Basso est un coureur à qui je cirerais les chaussures s’il me le demandais et il s’est mis à mon service », il reste toujours très proche de sa famille à tel point qu’il a renoncé à plusieurs bénéfices supplémentaires pour faire signer son frère Juraj dans la même équipe que lui lors de sa prolongation de contrat.
Cycliste déjà auréolé d’un statut de star dans son pays natal, Sagan ne pense qu’a une chose, gagner. Nul doute que ses plus belles heures sont encore devant lui. Cours Peter, cours….
 
 
 

F.D





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mons54 Dimanche 08 Juillet à 18:32

Bravo, bravo! ^^

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jbellard Dimanche 08 Juillet à 13:57

Bravo !

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